Privatisation des soins de santé
Aux Philippines comme dans de nombreux pays, l’accès aux soins de santé n’est pas égal en fonction de si on est riche ou pauvre. Cela est dû notamment à un phénomène important de privatisation ces dernières années. Le gouvernement au lieu d’investir dans des infrastructures publiques de santé, accessibles à tous·es, les laisse progressivement tomber dans les mains d’entreprises privées. Pour ces entreprises privées du secteur de la santé, faire du profit est plus important que garantir des soins de qualité pour toutes et tous. Les prix augmentent, la santé devient une marchandise et les pauvres sont de plus en plus exclus du système de soins.
Les multinationales polluent l’environnement
Un des problèmes les plus importants aux Philippines est l’exploitation de ses ressources par les multinationales étrangères. Quelques grandes entreprises, notamment minières ,profitent des riches ressources naturelles du pays et causent de nombreux dégâts sociaux et écologiques, malheureusement souvent impunis. Cela impacte en premier lieu les agriculteurs et agricultrices pauvres, mais aussi les populations indigènes et rurales dans les zones exploitées. Le gouvernement philippin met les intérêts des multinationales étrangères au-dessus de la santé de la population et permet ces exploitations terribles. Le déboisement et la pollution de l’eau et du sol les forcent à se déplacer à l’intérieur des terres ou dans les villes, où elles n’ont plus de revenu. Les conséquences de ces exploitations sont dramatiques à la fois sur le plan social, environnemental, mais aussi démocratique.
Les activistes de la santé et de l’environnement sous pression
Face à tout cela, il y a aux Philippines un mouvement populaire fort, progressiste, qui revendique et lutte pour ses droits. Que ce soit pour des soins de santé publics et accessibles, ou contre des projets d’exploitation minière à grande échelle, les luttes sont nombreuses et la population très active pour se faire entendre. Mais les activistes, les mouvements sociaux et les organisations des droits humains sont sous pression: arrestations arbitraires, disparitions, accusations de liens avec le terrorisme sans preuves (pratique appelée « red-tagging »), poursuites judiciaires et du harcèlement basés sur des preuves fabriquées. De nombreuses organisations internationales de défense des droits humains ont sonné l’alarme : le gouvernement utilise les lois anti-terrorisme et anti-blanchiment d’argent pour cibler les défenseuses et défenseurs des droits humains, les travailleur·euses humanitaires et les organisations de la société civile.
Nos partenaires locaux
Dans un pays où les factures d’hôpital moyennes atteignent environ trois mois de salaire minimum, le Council for Health and Development (CHD) se bat pour le droit à la santé pour et propose des soins de manière alternative et populaire, pour répondre au besoin des populations.
Le CHD organise un système de soins gratuit, complet et géré par la population au niveau communautaire. Le CDH se rend également dans les villages reculés du pays pour former plus 10.000+ agent·es de santé communautaire aux soins de base et à la prévention.
Cette vision s’inscrit dans une volonté profonde de refonte du système de soin philippin, qui privilégie aujourd’hui le profit au détriment des humains.
Ces dernières années, le CHD était aussi en première ligne d’une série d’actions s’opposant à la réduction du budget national de santé.
Basée à Manille, la capitale des Philippines, Gabriela est un mouvement mondial composé de femmes philippines issues des secteurs marginalisés de la société. Elles œuvrent en faveur de leur éducation et de la défense de leurs droits.
Le mouvement propose des services de conseil, des missions médicales, des soins gratuits et des formations sur la santé et les droits des femmes.
Avec le temps, Gabriela s’est internationalisée et compte maintenant près de 20.000 membres à travers le monde, réparties au sein de 16 antennes régionales.
Gabriela diversifie aujourd’hui ses luttes et mène de nombreuses campagnes. Parmi celles-ci: « Free our sisters » qui vise à libérer les prisonnières politiques illégitimement détenues par le gouvernement philippin.
Ces dernières années, Gabriela a aussi été à l’avant-garde de la campagne de ratification de la Convention 190 de l’OIT. Cette convention marque la reconnaissance d’un droit pour chacun.e à un travail exempt de violence et de harcèlement.
Créée en réponse à la dictature du président Marcos, Karapatan est l’une des plus grandes organisations de défense des droits humains aux Philippines.
L’organisation est régulièrement en première ligne des manifestations de défenses des droits humains à travers le pays. Elle mène depuis sa création un travail méticuleux de recensement des cas de violations des droits humains.
Elle mène des campagnes à grande échelle pour dénoncer l’usage abusif des lois sécuritaires et antiterroristes contre les activistes (“red-tagging”) ainsi que le rétrécissement de l’espace démocratique dans le pays. Karapatan est régulièrement victime de harcèlement judiciaire et de nombreuses autres pressions de la part du gouvernement.
En luttant pour la défense des activistes, Karapatan joue un rôle clé dans la lutte pour les droits humains aux Philippines.
IBON Foundation est un centre d’étude qui étudie les problèmes sociaux, économiques et politiques auxquels est confronté le peuple philippin.
A travers son travail, IBON rend accessibles et compréhensibles des questions complexes qui concernent surtout les populations marginalisées et vulnérables aux Philippines.
IBON fournit des services d’information et d’éducation auprès d’organisations populaires et rédige puis distribue des manuels scolaires et revues.
Leurs équipes fournissent à ses partenaires, dont Viva Salud, des recherches et analyses socio-économiques autour des questions de l’accès à la santé.
Parmi celles-ci, « Price of privatized healthcare » et « Fail (Phil) Health » qui démontrent que les réformes néolibérales aux Philippines détruisent le système de santé public et affectent exagérément les populations les plus vulnérables.