Le droit à la santé au Congo
La RD Congo regorge de richesses naturelles pourtant la population congolaise vit dans une grande pauvreté qui impacte directement les conditions de vie et la situation sanitaire de la population. 75 % des habitants du Congo vivent en dessous du seuil de pauvreté et 28 millions de congolais·es sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë, dont 4,75 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent ou risquent de souffrir de malnutrition aiguë.
Mais comment expliquer que l’un des pays les plus riches du monde se trouve dans cette situation ?
La situation catastrophique à l’Est de la RD Congo
Depuis près de trente ans, une guerre motivée par une soif insatiable de minerais et de profits fait des ravages à l’Est de la RD Congo. Mais depuis janvier 2025, la situation s’est dégradée à une vitesse alarmante. Des groupes rebelles occupent la majorité des territoires à l’Est où les droits humains sont violés chaque jour.
Les travailleur·e·s de la santé qui ont le courage de dénoncer les violations des droits humains sont ciblés par les rebelles. Malgré les menaces et les assassinats, les organisations locales continuent de défendre le droit à la santé dans un contexte de violence extrême, d’insécurité permanente et d’instabilité. Mais elles restent présentes, elles organisent, soignent, forment et sensibilisent les communautés.
Dans les autres régions de la RD Congo qui ne sont pas touchées par la guerre, le droit à la santé reste en difficulté. L’accès à l’eau potable et aux soins de santé est très limité. Ce sont surtout les régions rurales et les quartiers populaires dans les villes qui sont délaissés par le gouvernement. Souvent, lors de fortes pluies, l’érosion des routes provoque la formation de flaques d’eau dans lesquelles se reproduisent des moustiques qui propagent des maladies mortelles telles que le paludisme.
Il est important d’agir concrètement en soutenant les organisations locales qui luttent chaque jour sur le terrain pour protéger et accompagner la population congolaise. Soutenez les initiatives locales.
Nos partenaires locaux
Étoile du Sud (EDS) est une ONG congolaise, fondée en 2004, défendant le droit à la santé. L’ONG se fixe comme objectif de sensibiliser la population des quartiers populaires sur le droit à la santé. EDS promeut la participation communautaire et l’empowerment à travers son soutien aux comités de santé populaires (CSP) dans diverses provinces du Congo (Kinshasa, Katanga, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema).
Ces comités organisent la population et font de l’éducation à la santé, de la prévention et abordent les problèmes de santé du milieu de vie dans les quartiers. Leur objectif est que la population s’organise afin de faire connaître ses aspirations sociales et de demander que l’on consacre plus d’attention à ses besoins de santé.
Étoile du Sud et Viva Salud sont partenaires depuis 2008.
Exemples d’actions concrètes d’Étoile du Sud à l’Est de la RD Congo :
EDS a mené une importante campagne de sensibilisation sur le virus MPOX dans cinq camps de déplacé·es situés à Goma, dans les territoires de Nyiragongo et de Beni. Cette initiative a mobilisé 30 animatrices et animateurs, qui ont sensibilisé près de 1 800 personnes, principalement des femmes, considérées comme les piliers de la survie familiale dans ces camps.
Dans les localités rurales de Kazebere et Batangi Mbumbi, deux comités de santé agraires inclusifs ont été mis en place après une formation des leaders communautaires.
Au quartier Mabanga dans la ville de Goma, les dynamiques locales ont instauré une assistance régulière aux déplacés, en fournissant vivres et vêtements aux personnes vulnérables, dont des femmes enceintes et des enfants.
Un atelier sur les abus dans le secteur minier artisanal a également permis de dénoncer les violences subies par les femmes et les enfants, appelant à une implication accrue de la société civile.
Si Jeunesse Savait (SJS) est une association congolaise de jeunes féministes, fondée en 2001. SJS travaille principalement à Kinshasa.
Leur mission est de promouvoir et de protéger les droits humains, de mener des recherches, de fournir des services et de rendre autonome tous les adolescents et les jeunes, en particulier les filles et les minorités sexuelles, grâce au renforcement des capacités et à l’autonomie financière dans les zones urbaines et périurbain de la RD Congo.
SJS vise le renforcement du leadership de tous ces jeunes afin qu’ils puissent parler pour eux-mêmes dans leur propre environnement.
Leurs actions couvrent trois domaines : les Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive ; les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ; l’entreprenariat et la Justice économique.
Les activités comprennent des sensibilisations communautaires, formations, des actions de plaidoyer, des échanges sur l’impact des TIC dans la vie des femmes et des filles, et des encadrements des jeunes à travers les notions des pairs-éducateurs.
Si Jeunesse Savait et Viva Salud sont partenaires depuis 2022.
Exemples d’actions concrètes de Si Jeunesse Savait :
SJS a organisé des ateliers d’échanges sur l’amélioration du système de santé public avec neuf centres de santé, réunissant divers professionnel·les : médecins, sages-femmes et infirmier·es. Ces rencontres ont permis de développer des approches alternatives plus inclusives pour mieux prendre en compte les droits et répondre plus justement aux besoins de la population.
SJS a également conduit un atelier avec les autorités sanitaires nationales sur les violations des droits des femmes dans le système de santé. Cette initiative a renforcé la légitimité de l’organisation auprès des institutions gouvernementales, qui sont devenues de précieux alliés dans la lutte pour l’amélioration des conditions de travail des soignant·es. Ces échanges constructifs ont également encouragé des femmes professionnelles de santé, victimes de violences, à témoigner.
VERS UN OBJECTIF COMMUN
Ensemble, l’objectif est de renforcer le mouvement social pour le droit à la santé. Aujourd’hui, nos partenaires, Si Jeunesse Savait et Étoile du Sud ont besoin de votre soutien pour poursuivre leur travail vital. Ils ne se contentent pas de mesures d’urgence : ils construisent les fondations d’un système de santé juste et accessible à tous et toutes, même dans le contexte de la guerre.