Kinshasa : une manifestation de médecins violemment réprimée

Union Européenne

Mercredi 21 septembre, des médecins et d’autres membres du personnel médical sont descendus dans la rue à Kinshasa pour réclamer de meilleures conditions de travail. Bien que la manifestation ait été autorisée, la police a violemment réprimé l’action.

Mauvaises conditions de travail

Les médecins des hôpitaux publics sont en grève depuis des mois. Ils accusent le gouvernement de ne pas tenir ses promesses, notamment en matière d’augmentation des salaires, d’allègement de la charge de travail et de garantie de bonnes pensions. La majorité des médecins se joignent à la grève, mais ils  et elles assurent des services minimaux.

Après des mois de grève, les médecins du Syndicat National des Médecins (SYNAMED) et du Syndicat Libre des Médecins (SYLMED) ont décidé que la grève ne donnait pas assez de résultats. Ils ont donc pris l’initiative d’une manifestation pacifique le mercredi 21 septembre. Cela leur permettrait d’exprimer leur mécontentement d’une manière différente et de pousser le gouvernement à améliorer les conditions de travail dans le secteur.

Répression à Kinshasa

Alors que les médecins progressaient de l’avenue des Huileries vers le Boulevard, une confrontation a eu lieu avec la police de Kinshasa. Cette dernière a stoppé la manifestation et a mis fin à celle-ci.  Toutefois, les manifestations pacifiques sont autorisées et les organisateur·rice·s avaient obtenu tous les permis requis pour la manifestation.

Les médecins, déterminé·e·s à résister, ont résisté à l’interdiction et ont poursuivi leur marche. En réponse, la police a réagi très violemment. Certain·e·s manifestant·e·s ont été battu·e·s, frappé·e·s à coups de pied, maltraité·e·s et blessé·e·s. D’autres ont été arrêté·e·s puis relâché·e·s.

Conséquences problématiques

L’indignation des médecins face à l’action de la police est grande. Iels veulent poursuivre la grève par le biais du mouvement “hôpitaux sans médecins”. Même si la grève a des répercussions importantes sur la qualité des soins dans les hôpitaux publics. En temps normal, l’accès à des soins de santé décents est déjà compromis pour 90 % de la population. Il est donc essentiel que les demandes des médecins en grève soient satisfaites. Cela permettra au personnel de continuer à travailler dans de bonnes conditions et de mieux garantir le droit à la santé de la population congolaise.

Viva Salud se mobilise au Congo pour améliorer les conditions de travail du personnel de santé et élargir l’accès à des soins publics de qualité. Nous soutenons donc pleinement les actions et les revendications du personnel de santé. Nos deux partenaires congolais, Si Jeunesse Savait et Etoile du Sud, ont rencontré début octobre des représentants du SYNAMED, le syndicat des médecins, pour discuter d’un plan d’action et unir leurs forces. Les autres organisations de santé sont également invitées à se joindre à la campagne, à la diffuser et à renforcer l’appel lancé au gouvernement pour qu’il réponde aux demandes des médecins.